Le sociologue et intervenant en management Christian MOREL est l'auteur d'un remarquable essai intitulé Les décisions absurdes II (Folio Essais, Éditions Gallimard, Paris 2012) qui complète et enrichit très considérablement l'ouvrage qu'il avait publié en 2002 sous le titre Les décisions absurdes.
Extrait
Chapitre 6 p159
Intelligence collective et fiabilité
Les effets pervers de la dynamique de groupe en matière de délibération ou de décision :
effet de polarisation phénomène par lequel une délibération collective va radicaliser une décision au lieu de la tempérer
paradigme de Asch montre qu'un individu isolé à tendance à se ranger à l'avis unanime du groupe même quand celui-ci présente un caractère clairement inapproprié
biais de confirmation désigne la tendance des individus à retenir uniquement les informations et les arguments qui confirment leur propre opinion
"pensée de groupe" dont la caractéristique principale est de privilégier l'harmonie et la cohésion du groupe par rapport à l'expression et la gestion de désaccords et de conflits internes
"communication silencieuse" consiste à appuyer une délibération en fonction de supputations sur ce qu'en pensent les autres
illusion de l'unanimité : comme les opposants ou les réticents préfèrent taire leur désaccord pour préserver la paix dans le groupe, les autres pensent qu'il y a unanimité
pression hiérarchique : la dissimulation d'opinion divergente par crainte de mécontenter le chef ou le leader d'un groupe est également un effet pervers très connu des « délibérations collectives »
Article du Nouvel économiste concernant Les décisions absurdes II
http://www.lenouveleconomiste.fr/pour-une-contre-culture-du-management-14422/
Vidéo de Christian MOREL présentant son essai Les décisions absurdes II