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22 décembre 2022 4 22 /12 /décembre /2022 18:21

Le rapport concernant l’enquête nationale périnatale 2021 vient de paraître en octobre 2022.

https://enp.inserm.fr/wp-content/uploads/2022/10/rapport-2022-v5.pdf

On trouvera un résumé de la méthodologie dans l’article précédent

http://chocs9cube.over-blog.com/2022/12/enquete-nationale-perinatale-enp-inserm-2021-les-naissances-le-suivi-a-deux-mois-et-les-etablissements.situation-et-evolution-depuis-2016.premiere-partie-methodologie.html

 

Synthèse « naissances » (résumé)

Les résultats présentés dans ce rapport (à l’exception de la partie V) concernent la France métropolitaine.

Des rapports spécifiques seront rédigés pour chaque DROM.

Des caractéristiques sociodémographiques et anthropomorphiques à impact défavorable sur l’évolution de la grossesse continuent à augmenter. Le report des naissances à des âges maternels plus élevés, observé depuis plusieurs décennies, se poursuit, alors que l’on sait que les risques pour la mère et l’enfant augmentent de manière sensible avec l’âge des femmes ; la part des femmes âgées de 35-39 ans à l’accouchement et celle de 40 ans et plus sont en augmentation depuis 2016 (19,1% en 2021 versus 17,2% en 2016 et 5,4% en 2021 versus 3,9%, respectivement). L’augmentation du surpoids et de l’obésité est également préoccupante : en 2021, 23,0% des femmes sont en surpoids contre 19,9% en 2016 et plus de 14 % sont obèses en 2021 versus 11,8% en 2016.

L’augmentation du niveau d’études des femmes se poursuit avec actuellement 59,4% des femmes enceintes présentant un niveau d’études supérieur au baccalauréat (versus 55,4% en 2016) et 22,3% un niveau bac+5 ou plus (versus 17,9% en 2016). Le montant mensuel des ressources du ménage est en augmentation. Le taux de femmes sans couverture sociale en début de grossesse est de 1,0%, en légère diminution par rapport à 2016, de même que le taux de femmes sans couverture maladie complémentaire (7,0% en 2021 versus 8,7% en 2016). L’indice de précarité s’est également amélioré. On note que le pourcentage de femmes arrivées en France depuis moins d’un an est significativement plus bas en 2021 qu’en 2016. Ces résultats sont à mettre en perspective avec le contexte sanitaire en 2020 et 2021, qui a entraîné une diminution des flux migratoires.

La grande majorité des grossesses sont souhaitées et planifiées, alors que seulement 37,9% des femmes ont consulté en prévision d’une grossesse, chiffre en légère augmentation depuis 2016 (35,3%).

Les femmes ont moins souvent recours à la pilule (52,6% en 2021 versus 62,9% en 2016) mais plus fréquemment au dispositif intra-utérin (14,0% versus 9,5%).

Concernant les addictions, la situation est en amélioration. La proportion des femmes déclarant une consommation de tabac au 3ème trimestre de la grossesse est en diminution (12,2% en 2021 versus 16,3% en 2016), de même que celle des femmes déclarant consommer du cannabis durant la grossesse (1,1% versus 2,1%). Environ 3% des femmes déclarent avoir consommé de l’alcool durant leur grossesse. Néanmoins ce chiffre est à prendre avec précaution car la consommation d’alcool est souvent sous déclarée.

Bien que la prise d’acide folique avant la grossesse soit en amélioration depuis 2016, le pourcentage de femmes concernées reste faible au regard des recommandations (28,3% en 2021 versus 23,2% en 2016).

Le dépistage du cancer du col de l’utérus, en revanche, semble se dégrader avec une augmentation du pourcentage de femmes déclarant ne pas avoir eu de dépistage au cours des 3 dernières années (35,8% en 2021 versus 19,7% en 2016). Ce résultat suggère que la prise en charge de la grossesse, qui est un moment privilégié, n’a pas toujours permis de réaliser le dépistage pour rattraper un éventuel retard de surveillance.Il est aussi possible que le contexte sanitaire de l’année 2020 (confinement et autres mesures restrictives) en ait limité l’accès.

De même, seules 16,0% des femmes déclarent avoir reçu des conseils pour limiter la transmission du cytomégalovirus (CMV), traduisant un faible impact des recommandations.

La vaccination contre la grippe a été proposée à 59,0% des femmes en 2021 et 30,4% des femmes ont été vaccinées, soit une très forte augmentation comparativement à 2016, où seules 7,4% des femmes avaient été vaccinées. Ces résultats sont à mettre en rapport avec le contexte de la pandémie de la COVID-19, la vaccination contre le coronavirus n’étant pas encore disponible pour la majorité des femmes ayant accouché en mars 2021.

Le gynécologue-obstétricien demeure le professionnel le plus fréquemment consulté pour la surveillance prénatale. Toutefois, pour près de 40% des femmes, une sage-femme a été la responsable principale de la surveillance durant les six premiers mois de la grossesse. La part des sages-femmes en secteur libéral ayant réalisé ce suivi a été multipliée par trois depuis 2016 (22,9% versus 8,5% en 2016).

Bien que le taux de réalisation d’un entretien prénatal précoce (EPP) soit en augmentation depuis 2016 (28,5%), seules 36,5% des femmes ont déclaré en avoir bénéficié en 2021. Cet entretien est majoritairement réalisé par une sage-femme libérale (57,5%).

Le pourcentage de femmes ayant rédigé un projet de naissance reste faible à 10,2% mais en nette augmentation depuis 2016 (3,7%).

Les femmes semblent globalement avoir de bons échanges avec les professionnels de santé durant leur grossesse. En effet, pour la première fois en 2021, un score mesurant une des dimensions de la littératie (motivation et capacité des personnes à accéder à l’information, à la comprendre et à l’utiliser de manière à promouvoir et à maintenir une bonne santé) a été évalué ; seules 5,6% des femmes avaient des difficultés à accéder à l’information et à l’utiliser (seuil inférieur à 3,5 sur 5 pour le module évalué).

L’augmentation du nombre d’échographies se poursuit ; 49,0% des femmes déclarent avoir eu 6 échographies ou plus durant leur grossesse, soit au moins deux fois plus que recommandé. La mesure de la clarté nucale (90,2% en 2021 versus 87,0% en 2016) et le dépistage de la trisomie 21 (90,9% versus 86,5%) sont en augmentation. La majorité des femmes n’ayant pas bénéficié du dépistage de la trisomie 21 l’avait refusé.

Parmi les femmes incluses dans l’enquête de 2021, 678 soit 5,7% ont été infectées par le coronavirus durant leur grossesse, dont 40,9% au cours du 2ème trimestre (d’octobre à décembre 2020, correspondant à la 2ème vague épidémique) et 49,2% au cours du 3ème trimestre de grossesse (de janvier à mars 2021, correspondant à la 3ème vague épidémique).

La part des femmes ayant bénéficié d’un dépistage du diabète gestationnel est en augmentation, 76,1% en 2021 versus 73,2% en 2016 ; elle demeure élevée par rapport à ce que l’on pourrait attendre, faisant penser que le dépistage est trop fréquemment réalisé chez des femmes ne correspondant pas à la population cible des recommandations. Par ailleurs, la fréquence du diabète gestationnel, à la fois insulino-traité et sous régime, a augmenté.

La fréquence des femmes présentant une hypertension artérielle en cours de grossesse, avec ou sans protéinurie, est stable par rapport à 2016, aux alentours de 4%.

On ne retrouve pas de différence dans la distribution de l’âge gestationnel à la naissance entre 2021 et 2016. Le taux de prématurité est stable à 7,0%. En revanche, le recours à une corticothérapie anténatale à visée de maturation pulmonaire est en diminution (4,8% versus 5,9% en 2016) avec une diminution de la prescription au-delà de 34 SA, en accord avec les recommandations. Les hospitalisations pour menace d’accouchement prématuré sont moins fréquentes et les durées d’hospitalisation plus courtes. Mais pour cet indicateur, le contexte pandémique a pu jouer un rôle incitant les professionnels à écourter ou limiter les hospitalisations.

Hormis le déclenchement du travail dont la fréquence est en augmentation (25,8% versus 22,0% en 2016), la diminution du recours aux interventions médicales visant à accélérer le travail se poursuit : moins de rupture artificielle des membranes (33,2% parmi les femmes en travail spontané versus 41,4% en 2016) et moins d’administration d’oxytocine (30,0% parmi les femmes en travail spontané versus 44,4% en 2016) en accord avec les recommandations nationales.

Le taux de césarienne est stable entre les deux périodes : 21,4% en 2021 contre 20,3% en 2016. Le fait d’avoir accouché par césarienne lors d’un précédent accouchement reste le principal facteur de risque de césarienne.

Le taux de voie basse instrumentale reste stable aux alentours de 12%. Il est similaire à celui rapporté en 2016 (12,4% des naissances en 2021). La ventouse représente en 2021, comme depuis 2010, le principal instrument utilisé par les obstétriciens en cas de réalisation d’une extraction instrumentale, avec une forte augmentation de sa part par rapport aux forceps, passant de 49,8% des naissances instrumentales par voie basse en 2016 à 60,2% en 2021.

Les sages-femmes effectuent 88,6% des accouchements par voie basse spontanée, taux stable comparativement à 2016 (87,5%).

Le taux d’épisiotomie, déjà en phase décroissante depuis plusieurs décennies, a fortement diminué, passant de 20,1% en 2016 à 8,3% en 2021, en accord avec les recommandations nationales. Cette diminution concerne aussi bien les primipares que les multipares, et les voies basses spontanées qu’instrumentales. Parallèlement, on observe une augmentation des déchirures périnéales, en particulier les déchirures non sévères.

Plus de 90% des femmes ont reçu de l'oxytocine après la naissance de leur enfant, en vue de diminuer le risque d’hémorragie du post-partum (pertes de 500 ml ou plus), qui survient malgré tout dans 11,6% des cas.

Les femmes présentant une hémorragie sévère du post-partum représentent 3,0% des femmes contre 1,8% en 2016, soit une augmentation significative qui devra être explorée par des analyses spécifiques.

Le taux d’analgésie loco-régionale au cours du travail est très élevé en France, et en légère augmentation. 82,7% des femmes ont eu une analgésie péridurale (versus 81,4% en 2016). Ce taux important est en accord avec le souhait des femmes.

Suite aux recommandations des sociétés savantes, les prélèvements bactériologiques à la naissance pour les nouveau-nés ont très significativement diminué 10,3% (2021)/ 42,8% (2016).

Les gestes de réanimation à la naissance sont plus fréquents en 2021 qu’en 2016 (7,8% versus 6,3% pour la ventilation, 3,2% versus 1,8% pour la pression positive continue (PPC) nasale). Toutefois les transferts en réanimation ou soins intensifs (3,0% versus 2,4%) ou en néonatalogie (4,5% versus 4,2%) restent stables.

Près de 90% des mères dont l’enfant n’a pas été transféré en néonatalogie, ont eu un contact peau à peau avec leur enfant après l’accouchement, que ce soit en salle de naissance, au bloc opératoire ou en salle de réveil (96,5% des femmes ayant accouché par voie basse et 56,6% des césarisées).

Le taux d’allaitement maternel lors du séjour à la maternité n’a que peu augmenté depuis la précédente enquête ; 56,3% des femmes allaitent exclusivement leur enfant en 2021 contre 54,6% en 2016 et elles sont 13,4% à réaliser un allaitement mixte contre 12,5% en 2016. Ce mode d’allaitement effectif est en deçà du mode d’allaitement initialement choisi, puisqu’avant l’accouchement elles étaient 64,8% à souhaiter un allaitement exclusif et 8,5% un allaitement mixte.

La durée du séjour en maternité après l’accouchement continue de diminuer. En moyenne, la durée de séjour est de 3,7 jours en 2021 (versus 4,0 jours en 2016). Les durées de séjour très courtes, 2 jours ou moins, ont été multipliées par 4 (12,4% en 2021 versus 4,5% en 2016), probablement en lien avec la situation sanitaire. Le plus fréquemment, les femmes restent hospitalisées 3 jours après un accouchement par voie basse et 4 jours après une césarienne.

'https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2021-01/Fiche%2025%20-%20La%20naissance%20%20caract%C3%A9ristiques%20des%20accouchements%20.pdf

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