Nous avions évoqué les fréquentes évolutions de la formation des sages-femmes dans les récentes années dans trois articles précédents (2014, 2015, 2020):
http://chocs9cube.over-blog.com/2015/08/hippocrate-quand-les-sages-femmes-pretent-serment.html
https://www.legifrance.gouv.
Un article de « L’étudiant » référencé ci-dessous, en présente les grandes lignes :
La réforme de la formation de sage-femme a été adoptée à l'unanimité par l'Assemblée nationale le 16 janvier 2023. Finalement repoussée de deux ans, elle entrera en vigueur à la rentrée 2024 pour les étudiants qui débuteront leur cursus en maïeutique.
Il faudra désormais compter six années d'études pour devenir sage-femme. La réforme, annoncée en 2021 pour une mise en place à la rentrée 2022, a finalement été repoussée de deux ans, comme l'avaient demandé les sénateurs en octobre dernier.
Les étudiants qui entreront en PASS (parcours spécifique accès santé) ou en L.AS (licence avec option "accès santé) à la rentrée 2023 et qui intégreront une formation en maïeutique l'année suivante, en septembre 2024, bénéficieront de la réforme.
Un troisième cycle d'études de sage-femme
La formation de sage-femme sera désormais répartie en trois cycles :
- Un premier cycle sur trois ans contenant obligatoirement une première année de PASS ou de L.AS, puis deux premières années de maïeutique ;
- Un deuxième cycle regroupant une quatrième et cinquième année d'études ;
- Un troisième cycle, sur un an: une sixième année qui aboutit au statut de "docteur en maïeutique" après la soutenance d’une "thèse d'exercice" qui remplacera le mémoire de fin d'études qui conduisait au "Diplôme d'Etat de sage-femme".
Une refonte des programmes de la formation de sage-femme
Cette sixième année d'études va également entraîner une refonte des maquettes pédagogiques. "On n'a pas encore de certitude sur ce qui va être décidé mais on sait qu'il y aura une réforme de l'ensemble des cycles, de la deuxième à la sixième années d'études, pour adapter les programmes aux besoins de la profession. Ça fait dix ans que la maquette n'a pas été revue…", explique Loona Mourenas, porte-parole de l'ANESF (association nationale des étudiants sages-femmes).
L'objectif n'était pas d'alourdir les programmes déjà bien remplis chaque année mais plutôt "d'étaler" ou de "ré-agencer" la maquette. "Par exemple, on aimerait pouvoir étudier les pathologies dès le premier cycle et non pas seulement à partir du deuxième cycle. On pourra ainsi être plus experts dans les pathologies qu'on rencontre le plus souvent. L'objectif c'est de faire en sorte que les matières soient plus proches des situations que l'on aura à gérer sur le terrain."
Vers des périodes de stages étendues dans des lieux différents ?
Les périodes de stages pourraient également être étendues. L'ANESF espère que d'autres lieux de stage seront proposés comme en maisons de naissance, en PMI, en libéral, dans les centres d'orthogénie pour sortir du système "hospitalo-centré".
La loi prévoit à ce titre la création du statut de maître de stage universitaire pour encadrer les étudiants sages-femmes. "Jusqu'à présent, on était encadré par… la sage-femme avec qui on faisait notre garde. Rien n'était cadré, tout dépendait des établissements", confirme la représentante de l'ANESF, pour qui ce statut est une véritable avancée.