L’hôpital de Montfermeil possède une autorisation de stériliser et l’activité de stérilisation est effectuée en interne sous la responsabilité de la Pharmacie. (PUI : pharmacie à usage intérieur). Elle occupe 9 aides-soignantes et aides-soignants et une infirmière. Un cadre infirmier est également dédié au service de stérilisation ainsi qu’une pharmacienne à mi-temps sur ce poste. Le service de stérilisation comprend une zone de lavage où se trouvent de grosses machines à laver appelées « laveurs », et une zone de stérilisation où se trouvent les stérilisateurs appelés « autoclaves ». Les autoclaves sont des cocottes-minute géantes et leur maniement est strictement réglementé, les accidents d’autoclaves étant rarissimes mais gravissimes. Pour démarrer ou arrêter le cycle d’un autoclave, on doit être titulaire d’un diplôme de « conducteur d’autoclave ».
Chaque cycle d’autoclave concerne un certain cubage qui correspond au volume de la charge contenue dans l’autoclave, le cycle étant lancé quand l’autoclave est plein. Il est possible de connaître le nombre de cycles d’autoclaves réalisés chaque année grâce à un compteur et ainsi de savoir précisément le cubage stérilisé annuel. A l’hôpital de Montfermeil ce volume stérilisé est d’environ 1000 mètres cubes annuel.
Les charges de l’autoclave sont constituées de boîtes d’instruments chirurgicaux encore appelées « compositions » ou « conteneurs » et de « sachets » qui permettent d’emballer seulement un ou quelques instruments. Chaque boîte ou sachet est emballé doublement et reçoit une étiquetage sophistiqué permettant la « traçabilité », elle même reportée dans un système de base de données informatiques. Il est en réalité possible de savoir quelle boîte a été utilisée à quelle date pour quelle intervention par quelle équipe et pour quel patient. Les boîtes sont de tailles et de compositions diverses selon qu’elles contiennent une trentaine d’instruments ou plus de soixante. La composition des boîtes reflète les goûts et les habitudes de chaque chirurgien. Celui-ci ne jurera que par tel écarteur, tandis que celui-là l’aura en horreur et préfèrera son cousin. Ainsi en est-il des écoles d’obstétrique ou certains n’utilisent pour attraper les bébés coincés que les spatules de Thierry tandis que d’autres refusent absolument ces instruments pour n’utiliser que le noble forceps de Tarnier. Cela est bien compréhensible car la chirurgie est un artisanat et chacun sait bien quel attachement et quelle connivence existe entre l’artisan et ses outils.